Le soleil était sur le point de se coucher, la chaleur de ses rayons déclinant informant la Zora de l'heure avancée ; elle pressa le pas, ses gestes s'accélérant pour prendre un rythme que toute autre personne aurait décrit comme lent. Elle avait cru qu'une fois dans les plaines, l'absence d'arbres rendrait sa progression beaucoup plus agréable. Force était de constater que ce n'était pas le cas, l'absence de repères physiques ajoutant au malaise de ne pas voir où elle posait les pieds. L'herbe n'était pas désagréable cependant, cela la changeait des roches affleurant le long des cours d'eau. Chassant ces pensées avant de retomber dans la nostalgie, elle se concentra sur sa destination proche. Si elle ne s'était pas trompée, les odeurs de l'endroit indiquaient la présence de maisons, sans doute des hyliens. En arrivant à la tombée de la nuit, elle s'assurait de ne pas croiser trop de gens durant les quelques heures dont elle aurait besoin ; après tout, le village de Cocorico n'était pas bien grand selon les récits, elle aurait vite fait le tour. C'était un bon point de départ pour commencer à se renseigner sur les herboristes de la région ; et on pourrait sûrement la renseigner sur les habitudes médicinales des gorons. Si elle pouvait l'éviter, elle n'irait sûrement pas sur cette mont-
SPLASH !
La chute la prit par surprise, la faisant se débattre dans l'eau trouble, s'étranglant presque avant de se rappeler qu'elle pouvait respirer. Reprenant ses esprits, elle se hissa sur la berge de laquelle elle était tombée, heureuse que le froid ambiant lui rappelle qu'il faisait maintenant nuit : au moins, personne n'avait dû la voir. Une zora se noyant aurait certainement alimenté l'hilarité de toute la région pour les décennies à venir. Restait une question, la plus importante : il n'y avait certainement pas de cours d'eau près de Cocorico, et elle sentait la ville toute proche. Faisant l'inventaire des endroits dont elle avait entendu parler, elle les élimina un à un, arrivant à la destination qui l'enthousiasmait le moins : la capitale. Elle n'avait pas vraiment envie de s'y rendre en plein jour, selon les histoires que contaient les voyageurs c'était un lieu plein d'activité, toujours vivant. Du moins en journée, la nuit était un peu plus calme. Mais la nuit, le pont-levis remontait, empêchant toute personne d'entrer ou sortir...
Elle s'assit au bord de l'eau, réfléchissant, bercée par les clapotis de la douve. Il était indéniable qu'elle était arrivée ici par hasard, mais autant en profiter, un peu de repos lui aurait fait du bien. Mais pour entrer en ville, elle devait s'y rendre de jour, ce qui était plus ou moins hors de question. Rien que penser à la foule qui pouvait s'y trouver la faisait frissonner. Quant à tenter d'entrer de nuit, sans prendre le pont-levis... Elle savait qu'il y avait des remparts, mais n'avait aucune idée de leur taille, de leur circonférence ou de la présence de gardes. Elle soupira ; devoir patienter ne la dérangeait pas, mais sa seule idée lui demanderait de se presser ensuite. Avec un peu de chance, si à l'ouverture du pont-levis elle pouvait entrer aussi vite que possible, puis se trouver un coin tranquille, ou une chambre à l'auberge, elle n'aurait plus qu'à patienter jusqu'à la prochaine nuit.
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Ce fut les cliquetis des chaînes qui la réveillèrent, alors que le pont-levis était abaissé ; se relevant, elle se hâta vers l'origine des bruits, allant aussi vite que possible en priant pour que les pavés des rues soient assez réguliers pour qu'elle ne trébuche pas trop. Pénétrant dans la ville qui s'éveillait encore, elle passa outre les quelques regards des gardes, empruntant les rues qu'elle jugeait les plus étroites pour éviter la grand place. Bousculant quelques personnes, elle s'excusa hâtivement, poursuivant ses recherches, espérant qu'elle trouverait rapidement un endroit pour s'isoler de l'animation ambiante.
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